La "danse" Zouk
Valorisons notre patrimoine...
Style à mettre en avant
Je me souviens de cette danse où nous nous amusions, où nous sautions dans tous les sens tellement elle était à la fois vivante, entrainante et énergique et même si nous ne savions pas comment la danser on bougeait simplement une partie de son corps et, au pire, si nous ne pouvions pas danser, nous aimions simplement voir les autres danser. Toutes les générations dansaient le zouk.
Au delà de la danse elle-même, le zouk (la musique) a évolué. Plusieurs générations on vu des styles de zouk différents et nous en avons presque oublié les racines musicales. Le début. Le pourquoi "Zouk la sé sèl médikaman nou ni"...
Est-ce qu'un jeune d'aujourd'hui ou une personne ayant entendu parlé du Zouk peut se targuer de dire qu'il le danse volontiers avec sa grand-mère par exemple ou son oncle? Pourquoi le zouk est-il "collé-serré" ?...
Aussi, je me suis sentie investie de faire perdurer cette danse culturelle qui a bercé toute mon enfance et encore aujourd'hui, dont j'ai connu les 1ères années de gloire afin de se rappeler d'où il vient et ce que c'est pour ne surtout pas oublier...
Ma vision du Zouk dansant
Cela fait des années que je ne vais plus en soirée. Dès que l'on danse du Zouk ou du kompa, on est automatiquement frotté, collé, serré même quand la musique est dynamique. De nos jours, on danse du Zouk "automatiquement pour être collé", sentir le corps de quelqu'un sur le sien est la priorité, plus que de "partager une musique en la dansant à 2".
De plus, musicalement, dans la majorité des soirées, les DJ coupent la partie la plus importante (souvent la plus travaillé/recherché musicalement) du son. Quel intérêt? Pourquoi? Passer un max de musique, c'est tout ce qui compte...
Ce monde commercial nos pousse à "consommer", et ce, dans tous les sens du terme...
Dans certaines soirées "Bal Gran Moun", certains DJ, généralement les DJ des 1ères générations de Zouk, gardent encore cette ancienneté et mettent du "Zouk à l'ancienne" en laissant la musique durer. Seules les personnes ayant vécu l'âge d'or du Zouk, ceux qui ont vécu dans les Antilles Françaises ou eu l'éducation en ce sens (même en y étant pas) gardent encore cet espace Zouk chiré / Zouk love.
Du coup, ce n'est plus le même état d'esprit. J'ai donc très vite abandonné les soirées...
Pour ma part, j'ai décidé de ne pas oublier mais je ne savais pas trop comment faire pour mettre en avant le Zouk. Et puis un jour est sorti le livre de Jean-Claude OCCO: "La codification du Zouk". Il nous présente si bien ce style musical et dansant que je ne pouvais pas ne pas le mentionner sur ce site. Nous avons enfin une codification fidèle à une partie de l'histoire du Zouk. En tout cas, il représente fidèlement ce que j'ai appris et vécu, ayant passé toute mon enfance en Guadeloupe.
Tout y est. Autant sur l'aspect technique (dansant) que sur la réflexion de ce qu'est le Zouk et comment l'appréhender et se l'approprier. C'est un bijoux que je recommande vivement! Toute personne aimant le zouk ou souhaitant l'apprendre devrait avoir ce bouquin entre les mains et le partager à nos futures générations, les professeurs y compris. Jean-Claude OCCO a réemployé des termes/mots créoles pour caractériser des pas de danse. Nous pensons créole et nous dansons créoles...C'est un bol d'air frais pour les personnes qui souhaitent se replonger dans les souvenirs, se rappeler pour certains, apprendre et découvrir pour d'autres.
Grâce au livre de Jean-Claude OCCO, je suis heureuse de pouvoir poser des mots sur ce que je dansais de manière innée, comme beaucoup d'Antillais, mais sans trop savoir les définir pour un apprentissage. Mais aujourd'hui, je peux enseigner sereinement le Zouk avec un plaisir et une fierté inimaginable.
Pour finir, il est important de préciser qu'il n'y a pas de jugement de ma part (ou de l'auteur de la codification) sur le Zouk et son évolution dans le monde. Le Zouk, comme tout art, n'appartient à personne et reste un art musical et dansant. Cela dit, il serait dommage de déconstruire et d'oublier par la suite un patrimoine comme le Zouk que l'on a créé, encensé, qui est entré dans l'histoire, qui a transcendé et mis le monde entier en effervescence, qui nous reconnait à travers la musique et qui, finalement, nous échappe parce qu'on aura estimé que le zouk est "facile à danser" et que l'on n'a pas besoin de codification...
Ce qui est faux puisque pas mal de personnes ne perçoivent pas le Zouk comme nous qui l'avons connu et voudraient apprendre à "faire un "8" à "chalouper" comme les antillais savent si bien le faire...
"Aujourd’hui, il existe des ouvrages pédagogiques expliquant les pas et les techniques de danse pour le Gwo Ka et le Bélè. Ces danses se sont structurées au fil du temps. Pourquoi pas le Zouk ? »
Jean-Claude OCCO
(La Codification du Zouk)

"Jean Claude Occo codifie la danse Zouk, d’abord parce qu’il l’enseigne mais surtout parce qu’il est nécessaire de laisser des traces pour la transmission. Nous nous laissons trop souvent phagocyter par toutes les modes qui viennent d’ailleurs. Et ces autres apports ont des professeurs… Occo Style devient le nôtre et il m’a convaincue !
Cette méthode simple et claire est à la portée de tous. Les postures, styles et déplacements sont nommés en créole et décrits de manière précise, permettant à chacun de s’essayer ou peaufiner son style Zouk.
Jocelyne BEROARD
(La Codification du Zouk)